Fy et le domino.

Publié le par fy




Il y a quelques mois, j'assistais à une formation chez LeMondeDuDesign. On discutait des journées où on avait l'impression que des autocars d'abrutis s'étaient donnés rendez vous pour envahir le magasin. La formatrice avait alors été claire: "Si jamais vous vous dites qu'il y a que des cons aujourd'hui, cherchez autour de vous, vous avez un ou plusieurs collègues qui est de mauvaise humeur et qui est en train de pourrir les clients." A l'époque, ça m'avait semblé une théorie intéressante, mais rien de plus qu'une théorie.

Jusqu'à hier. Hier où je me suis retrouvée en salle de pause, en train de souffler:" Wouh! Ils sont chauds aujourd'hui, j'ai failli en taper une tellement elle m'a énervée et j'ai l'impression de passer mon temps à hurler..." Puis, j'ai entendu l'ensemble de mes collègues présents répondre la même chose. Plus tard, j'ai vu quelqu'un, plutôt calme d'habitude, s'époumoner sur un client, celui ci prêt à lui jeter des objets à la figure. Alors, d'où ça pouvait venir? Effectivement, j'avais du mal à croire que les clients s'étaient levés TOUS de mauvaise humeur et bien décidés à venir nous prendre la tête.

Par contre, ce qui est certain, c'est que moi, j'étais de mauvaise humeur. De très, très, très mauvaise humeur même. C'est la première fois depuis longtemps que je vais me coucher en colère, que je me réveille dans le même état, que je passe la journée toujours pareil, que je me recouche idem et que ce matin, j'ai encore et toujours la rage. Alors, honnêtement, je pense que je n'ai sans doute pas été à mon maximum patience hier. Et que, oui, c'est sans doute moi qui ai énervé mes clients. Ceux ci, un peu chauffés, se sont tournés vers des collègues, leur parlant sans doute plus sèchement que si je n'avais pas été aussi méchante. Mes collègues, à leur tour, se sont un peu rebiffés, etc... Du coup, arrivés à la caisse, une grosse partie des clients étaient prêts à arracher la tête avec les dents de la première personne s'opposant un tant soit peu à eux... Voilà une belle preuve de l'effet domino et en vrai, c'est moche...

Mon principal problème est ma propension à mettre les gens dans des cases. Ou plutôt, le fait de n'avoir qu'un seul système de cases. Que ce soit dans ma vie perso ou pro, je n'ai qu'une seule échelle, que deux types de catégories qui comptent pour moi. Les seules cases où je mets les gens sont "je t'aime bien" et "je t'aime pas". Point. Alors, oui, il devrait y en avoir d'autres, du genre "personne pouvant m'être utile" ou "supérieur hiérarchique", mais non, je ne sais pas faire. L'affection (ou la non-affection) que je porte aux gens a toujours eu une plus grande importance pour moi que leur rôle ou l'influence qu'ils pouvaient avoir sur ma vie. Je suis incapable de prétendre bien aimer quelqu'un juste parce que je pourrai tirer avantage de cette personne. J'ai des valeurs et une notion (peut être trop) importante du "ça se fait pas, c'est pas bien". Oué, je sais, je suis la reine des bisounours, mais "l'hypocrisie, c'est trop mal et fayotter c'est trop nul".

Il parait que ça fait de moi une limite inadaptée au monde du travail, parce qu'on m'a dit que "c'est moche, mais c'est comme ça que ça marche". Et bah, je te le dis, il est hors de question que je change. Hors de question que je modifie un centième de mon comportement juste parce que ça en dérange certains. Hors de question que je sois moins proche des gens pour qui j'ai de l'affection et que je fasse ma sucrée avec ceux que j'ai envie de frapper. Hors de question. Alors, peut être que ça va me jouer des tours, peut être que je suis trop entière, peut être que je fonctionne trop à l'affectif et peut être que certains vont voir ça comme un manque d'ambition. Ce que je sais, c'est que je dormirai tranquillement, en paix avec ma conscience et avec mes valeurs.



Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Je suis comme toi. J'essaie de faire preuve du minimum syndical de politesse avec ceux qui me broutent mais que je dois faire avec.
Répondre
F
<br /> la politesse d'accord, mais rien de plus, j'arrive po...<br /> <br /> <br />